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ORTHOGRAPHE ET DYSORTHOGRAPHIE





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Sommaire de la page

I) L'ORTHOGRAPHE
1) Définition
2) Ages d'acquisition 
3) Le stock orthographique
II) COMPETENCES REQUISES
1) La conscience phonologique
2) La capacité métalexicale 
3) La capacité métasémantique
4) La conscience syntaxique
5) Mémoire de travail
III) APPRENTISSAGE DE L'ORTHOGRAPHE
1) La voie phonologique ou procédure par assemblage
2) La voie lexico-sémantique ou procédure par adressage
IV) DYSORTHOGRAPHIE
1) Définition
2) Difficultés rencontrées
3) Signes particuliers
V) HISTOIRE DE L'ORTHOGRAPHE FRANCAISE




I) L'ORTHOGRAPHE


1) Définition


L'Orthographe est la manière considérée comme seule correcte, d’écrire les mots propres à une communauté linguistique donnée.

- L’orthographe dite d’usage correspond aux graphies usuelles des mots.
- L’orthographe dite grammaticale correspond aux graphies des mots selon leur fonction dans la phrase.
- On parle d’orthographe phonétique pour décrire le stade où l’enfant commence à pouvoir écrire des mots en appliquant strictement des correspondances phonème(son perçu) et graphème (lettre).

Extraits de la définition issue du dictionnaire d’Orthophonie de F. Brin, C. Courrier, E. Lederlé, V. Masy ; p.107.

2) Ages d'acquisition


Au CP :
- L'enfant écrit son prénom.
- Il connait tous les graphèmes (lettres et combinaison de 2 lettres comme “ou” ou de 3 lettres comme “ien”).
- Il sait écrire des mots phonétiquement (ex : “foke” pour “phoque”, ou “jirafe” pour “girafe”).

Au CE1 :
- L'enfant peut produire par écrit n’importe quel mot ou suite de sons, souvent sous une forme “phonétique” pour les mots inconnus mais lexicalement “correcte” pour des mots fréquents.

6ème :
- En dictée, orthographe et segmentation sont acquises,(l’étalage et non létalage).
- Il transcrit les sons complexes (euil, ail)
- Il connaît les ambiguïtés orthographiques (roman et non raumen)
- Il connait les accords grammaticaux.

3) Le stock orthographique


Le stock orthographique croit rapidement :

- CP : 347 mots
- CE1 : 1013 mots
- CM1 : 2188 mots
- CM2 : 5054 mots
A la fin du primaire, le stock orthographique de l'enfant comprend entre 3000 et 6000 mots.

L'année de la 6ème apporte 6317 mots nouveaux, dont :
- en français : 1989 mots
- en histoire : 1088
- en géographie : 824
- éducation civique: 872
- en anglais : 716
- en sciences : 402
- en mathématiques : 167

- A l'âge adulte, le stock orthographique est de 30 000 mots.



II) COMPETENCES REQUISES 


L'Orthographe se développe parallèlement à la lecture et fait appel à de nombreuses compétences :

1) La conscience phonologique


- La conscience phonologique est la capacité à percevoir, à découper et à manipuler les unités sonores du langage telles que la syllabe, la rime, le phonème.

- La prise de conscience d’unités phonologiques comme la syllabe et le phonème et leur traitement explicite sont essentiels à l’acquisition de la lecture et de l’écriture.


2) La capacité métalexicale


- La capacité métalexicale consiste en la possibilité d’isoler le mot et de l’identifier comme étant un élément du lexique.

- L’enfant qui découvre le système orthographique et ne maitrise pas encore cette compétence, produit certaines erreurs de segmentation (Ex: "légume" sera écrit "les gume")
Les erreurs persistantes de segmentation pourraient être le reflet d’un déficit de cette compétence.

3) La capacité métasémantique


La capacité métasémantique est la capacité à la fois :
- de reconnaître le système de la langue comme un code conventionnel et arbitraire
- et de manipuler les mots ou les éléments de taille supérieure aux mots

4) La conscience syntaxique


- La conscience syntaxique permet un raisonnement conscient sur la syntaxe.
- Sans conscience syntaxique, l’application des règles et des marques morphologiques semble difficilement gérable.

5) La mémoire de travail


- La mémoire de travail permet les étapes de segmentation phonologique, de conversion phono-graphémique tout en maintenant actives les informations nécessaires à la transcription.
Ces processus complexes doivent être mobilisés simultanément, ce qui sollicite des ressources cognitives importantes.

- L’acquisition progressive des compétences orthographiques nécessite donc l’utilisation d’une grande quantité de ressources attentionnelles.

(Informations issues de Chronodictées, outils d’évaluations des performances orthographiques : orthoédition).

Voir sur ce site la page Mémoire dans la rubrique la mémoire de travail.



III) APPRENTISSAGE DE L'ORTHOGRAPHE


Lors de l'apprentissage de l'orthographe, plusieurs procédures indépendantes et pouvant fonctionner en parallèle sont développées, dont :

1) La voie phonologique ou procédure par assemblage


La procédure par assemblage suppose plusieurs étapes :
- La segmentation du mot à écrire en unités phonologiques
- La conversion
- Le maintien des unités graphémiques dans la mémoire tampon graphémique avant d’écrire le mot.

2) La voie lexico-sémantique ou procédure par adressage


La procédure par adressage suppose l’activation de la représentation orthographique à partir du système sémantique :
- le mot entendu arrive dans le lexique phonologique d’entrée
- puis dans le système sémantique qui contient la signification du mot
- puis dans le lexique orthographique de sortie, pour en récupérer la représentation orthographique et aboutit à la mémoire tampon graphémique.


Exemple de Dysorthographie
Dysorthographie d'enfant de 10 ans en CM1.
"Les enfants lancent des cailloux pour l'obliger à s'envoler. L'oiseau les a observés puis a déployé ses ailes."

IV) DYSORTHOGRAPHIE


1) Définition


Le terme de dysorthographie recouvre les troubles d’acquisition et de maitrise de l’orthographe.

Il s'agit d'un trouble développemental des processus liés à l'écrit.
Une dyslexie s'accompagne toujours d'une dysorthographie.

A) Approche classique


L’approche classique des troubles de l’orthographe recense les erreurs commises par l’enfant qui peuvent être imputées à :

- un manque de maitrise du système de correspondance phonème-graphème
- un manque de maitrise des règles de l’orthographe d’usage
- un manque de maitrise de l’orthographe grammaticale 

On peut observer des :
- inversions (sons, graphèmes, syllabes : "porte" écrit "prote")
- confusions auditivo-perceptives (entre des graphèmes dont les correspondances orales ou phonèmes sont proches "vendre" écrit "fendre")
- confusions dites visuo-perceptives (entre des lettres dont les formes graphiques se ressemblent mais qui diffèrent par certaines caractéristiques : taille, orientation) avec inversions dites statiques : "dalle" écrit "balle"
- erreurs de reconnaissance des sons complexes "mien" écrit "min"
- omissions ou ajouts de lettres : "garçon" écrit "gason", "journal" écrit "jounail"
- erreurs de segmentation : "des autos" écrit "des sotos", "légume" écrit "les gume"
- erreurs portant sur les doubles lettres et les lettres muettes
- confusions entre homophones non homographes "est" écrit "et"
- erreurs d’individualisation : "j’aime" écrit "jème"
- erreurs d’accord et de conjugaison .

B) La psychologie cognitive


La psychologie cognitive situe les difficultés en orthographe en fonction des difficultés d’accès à telle ou telle procédure (assemblage ou adressage) ou de leur maitrise.
- En fonction de la procédure en cause d’autres erreurs peuvent également être observées comme des erreurs de régularisation (orchestre lu avec le "ch" de chat et pas K).


2) Difficultés majeures dans un ou plusieurs domaines


A) L’Orthographe phonétique


- L’orthographe phonétique concerne la simple transcription de phonèmes (entendus) en graphèmes
et ce, même si le mot ne fait pas partie du lexique orthographique du sujet.

B) L’Orthographe d’usage


- Selon la définition du Larousse :
"L’orthographe est un ensemble de règles et d’usages définis comme norme pour écrire les mots d’une langue donnée.
On distingue l’orthographe grammaticale fondée sur les règles de grammaire et l’orthographe d’usage qui n’obéit pas à des règles précises".

- L’orthographe d’usage se réfère à la forme des mots stockés dans un lexique orthographique (capacité qui permet souvent de faire l’économie de la conversion "pas à pas").

- La connaissance de l’étymologie des mots permet de mieux se repérer dans l’orthographe d’usage sans pour autant répondre à toutes les questions.
Il peut être également difficile et long de vouloir faire comprendre et retenir cette connaissance pour ne plus faire de fautes.

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C) L’Orthographe grammaticale


L’orthographe grammaticale concerne :

- L’intégration des règles grammaticales
- Les accords des noms et adjectifs en genre et en nombre
- La conjugaison
- Les mots fonctionnels.

3) Signes particuliers


- Lenteur
- Ratures
- Copie difficile
- Problèmes de mémorisation
- Problèmes de restitution
- Fatigabilité



V) HISTOIRE DE L'ORTHOGRAPHE FRANCAISE



XVe siècle


Gutenberg
Johannes Gutenberg né vers 1400 et mort en 1468

- A partir de 1450, l'allemand Gutenberg invente ou "redécouvre" les techniques d'impression.
Le premier livre qu'il publie en 1451 est la grammaire latine de Donatus.

- Des imprimeries vont ensuite se répandrent en Europe et progressivement les imprimeurs vont uniformiser l'orthographe de certains mots.
(Dès le IIe siècle après J.C., les chinois ont inventé l'art d'imprimer des dessins sur papier, puis des textes au IIIe siècle.)


XVIe siècle


Francois 1er
1539 : Le Roi François I signe l'ordonnance de Villers-Cotterêts

- 1539 : Le Roi François I signe l'ordonnance de Villers-Cotterêts qui stipule que les actes juridiques doivent être :
"délivrez aux parties en langaige maternel françoys et non aultrement".
Le français devient ainsi langue officielle, le latin perd son caractère de langue vivante.

- L'imprimerie accentue le mouvement.
Avant 1550, 80% des livres étaient publiés en latin contre 50% dès 1575.

- Le vocabulaire s'enrichit (bagarre latin / grec).


XVIIe siècle


Academie
Richelieu crée l'académie française en 1634

- 1634 : Création de l'académie française par Richelieu.
On fixe des règles et le sens précis des mots.

- En 1638, Richelieu demande à l'académie française de rédiger un dictionnaire dont les travaux sont dirigés par Vaugelas.
Vaugelas est un grammairien qui impose le modèle de la Cour comme bon usage. Vaugelas est mort en 1650, l'ouvrage est terminé par Régnier-Desmarais.

- 1694 : Premier édition du dictionnaire de l'Académie française. Il s'agit d'une présentation morphologique des mots
L'ordre alphabétique n'est décidé que pour l'édition de 1718.
L'Académie française fera ensuite paraitre les éditions successives : 1740 ; 1798 ; 1835; 1878 ; 1932; 1979.


XVIIIe siècle :


Grammaire
Grammaire de Lhomond - 1780

Le XVIIIe siècle voit surtout apparaître les grammaires dédiées au français.

- Les règles concernant « la manière d’écrire correctement tous les mots d’une langue » font leur apparition.(Lhomond, 1780)
- Réflexions sur les pronoms, les adjectifs, les déterminants.
- Le thème des homophones fait son apparition dans la grammaire de Restaut.
- L'Ordre direct des mots apparait: Sujet + verbe + objet.


XIXe siècle


Becherelle

Grammaire nationale Les frères Bescherelle et Litais de Gaux- 1864

- Le XIXe siècle voit la publications de nombreux traités de grammaire :

1811 : Girault-Duvivier publie "Grammaire des grammaires ou Analyse raisonnée des meilleurs traités sur la langue française"
1834 : Les frères Bescherelle et Litais de Gaux "Grammaire nationale"
1835 : Landais "Grammaire générale des grammaires françaises."

- On voit apparaître des dictionnaires de verbes et des manuels de conjugaison :
1843 : Les frères Bescherelle "Le véritable manuel des conjugaisons ou Les conjugaisons mises à la portée de tout le monde"

- Ces ouvrages de référence cherchent à synthétiser le savoir grammatical en s’appuyant sur les ouvrages du siècle précédent.
Ils proposent une somme de connaissances dont le but est la maîtrise de la langue normée :
la formation du pluriel, du féminin, la conjugaison, l’accord du participe passé.
- L'orthographe des mots se précise.

- De 1863 à 1872, Littré publie le dictionnaire de la langue française.
Littré est médecin, érudit, polyglotte, s'interessant aux sciences, à l'histoire, la philologie, la linguistique.

- 1849, Pierre Larousse publie son premier ouvrage "Grammaire élémentaire lexicologique".
Il publiera ensuite de nombreux ouvrages destinés à l'enrichissement du vocabulaire.
Pierre Larousse est un pédagogue.

- 1835 : 6ème édition du Dictionnaire de l'Académie française : caractère normatif, renouveau d'une orthographe plus complexe, mode de l'étymologie.

- 1878 : 7ème édition du Dictionnaire de l'Académie française : simplification de l'orthographe grâce à l'intervention d'intellectuels comme Anatole France, Sainte-Beuve, Littré et Saussure.
Ce dictionnaire sert de norme absolue aux imprimeurs.

- Introduction de nouveaux mots avec le Romantisme.


XXe siècle


Larousse
'Grand Larousse de la langue française'- 1971

Avec le XXe siècle de nouveaux dictionnaires apparaissent :

- Le dictionnaire Littré fait davantage référence noble ou classique.
- Le Larousse s'impose dans le domaine pédagogique.
En 1971 : Ouvrage majeure : Le 'Grand Larousse de la langue française' qui décrit les modes de formation lexicale en plus de nombreux articles de grammaire et de linguistique. Une référence dans le domaine

- 1967 : le "petit Robert" fait son apparition.
Concurrent de Larousse dans les milieux scolaires, il inclut les usages contemporains et références d'auteurs contemporains.
Il suit les évolutions langagières plus que ne le fait le Larousse.

- 1932 et 1979 : Editions de deux dictionnaires successifs de la langue française.

- Réforme de l'orthographe de 1990 par l'Académie française : Groupe de travail dirigé par Maurice DRUON, par ailleurs auteur de 'Les Rois maudits'.

En Résumé :
- Le trait d’union : un certain nombre de mots remplaceront le trait d’union par la soudure (exemple : portemonnaie comme portefeuille)
- Le pluriel des mots composés : les mots composés du type pèse-lettre suivront au pluriel la règle des mots simples (des pèse-lettres).
- L’accent circonflexe : il ne sera plus obligatoire sur les lettres i et u, sauf dans les terminaisons verbales et dans quelques mots (exemples : qu’il fût, mûr).
- Le participe passé : il sera invariable dans le cas de 'laisser' suivi d’un infinitif (exemple : elle s’est laissé mourir).
- Les anomalies sont rectifiées.
- Mots empruntés : pour l’accentuation et le pluriel, les mots empruntés suivront les règles des mots français (exemple : un imprésario, des imprésarios).
- Séries désaccordées : des graphies seront rendues conformes aux règles de l’écriture du français (exemple : douçâtre), ou à la cohérence d’une série précise (exemples : boursouffler comme souffler, charriot comme charrette).

XXIe siècle


- Novembre 2018 : Parution du "Grimoire du sang-fotes" par Valérie François-Marchant, Orthophoniste.

Une méthode originale, rapide et ludique pour retenir l'orthographe d'usage sans consulter un dictionnaire.
Cet ouvrage tient compte de l'orthographe rectifiée de 1990.

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