I) D'UN POINT DE VUE HISTORIQUE ET ANTHROPOLOGIQUE
II) D'UN POINT DE VUE PHILOSOPHIQUE
III) D'UN POINT DE VUE PSYCHOLINGUISTIQUE
IV) D'UN POINT DE VUE LINGUISTIQUE
V) D'UN POINT DE VUE DEVELOPPEMENTAL
VI) FONCTIONS DU LANGAGE
Informations et extraits issus de la définition du Dictionnaire d'Orthophonie de F. Brin, C. Courrier, E. Lederlé,
V. Masy. Editeur: L'ORTHO-édition. p102.103.104 :
Le langage peut être communément défini comme un système de signes propre à favoriser la communication entre les êtres.
La réalité de sa définition est en fait très complexe puisqu'elle concerne des disciplines variées :
- c'est un acte physiologique (réalisé par différents organes du corps humain)
- psychologique (supposant l'activité volontaire de la pensée)
- social (permettant la communication entre les hommes)
- Mais c'est aussi une réalité historique constatée dans le monde entier,à des époques différentes et sous des aspects divers.
I) D'UN POINT DE VUE HISTORIQUE ET ANTHROPOLOGIQUE
-4 à 5 millions d'années : Différenciation entre
le genre Homo et l'Australopithèque.
-2,2 millions d'années : L'Homo habilis apparait.
- L'Homo habilis fabrique lui-même des outils, chasse et vit en société, ce qui
témoigne d'une capacité de symbolisation et de l'émergence d'une conscience.
- Pendant cette longue période, les bouleversements climatiques, ... contraignent l'espèce à s'adapter, à se déplacer (nomadisation) et à développer des
aptitudes de plus en plus spécifiques : transmission de l'expérience, de recettes de fabrication, d'activités collectives,...
- Corrélativement, dans un premier temps, la région temporale et l'aire de Broca se développent dans le cerveau.
Puis le volume endocrânien et la capacité de l'encéphale augmentent, donnant à l'Homo habilis un front de plus en plus "humain".
Sa denture s'harmonise (alimentation omnivore)
- La diversification des outils qu'il fabrique témoigne de la complexité croissante de ses représentations.
- Enfin, l'environnement, dangereux pour sa survie, le contraint à la solidarité et au regroupement (vie en société).
C'est aussi par là que se développe la faculté de langage (il s'agit d'une communication par gestes, antérieure à celle des codes
des cris).
Entre -1,5 million d'années et -200 000 ans : Apparition de l'Homo erectus.
Les anthropologues les plus prudents, datent la faculté de langage, soit lors de l'apparition de l'Homo erectus,
entre -1,5 million d'années et -200 000 ans, période pendant laquelle la capacité de l'endocrâne est doublée et la myélinisation
et la vascularisation cérébrales augmentées,
soit encore plus tardivement,
entre -200 000 et -30 000 ans avec l'apparition
de l'Homo sapiens.
Entre -200 000 et -30 000 ans: Apparition de l'Homo sapiens.
- Les traces de culte,de sépultures, de symbolisme rituel (inscriptions) tendent à prouver que l'émergence de la faculté
de langage résulte du lien entre des aptitudes innées et le milieu et l'histoire, le développement du néo-cortex signant déjà
la présence d'une pensée conceptuelle.
- En même temps, la verticalisation due à la bipédie entraine des modifications anatomiques,
neurologiques (le port-vertical du bébé dans le ventre de la mère influe sur la forme du crâne et sur le développement de
l'encéphale), fonctionnelles et sociales majeures.
La verticalisation, libère les mains (préhension, activités de travail, communication gestuelle...).
La verticalisation retentit sur les plans anatomiques et fonctionnels de l'ensemble du corps, et en particulier sur la zone faciale et
oro-pharyngo-laryngée (abaissement du larynx, séparation des fosses nasales et de l'oropharynx par le voile du palais...)
Le larynx et la cavité buccale trouvent ainsi de nouvelles potentialités permettant l'émergence progressive du langage
articulé, de la parole et des langues...
II) D'UN POINT DE VUE PHILOSOPHIQUE
L'homme s'est toujours interessé au langage, puisque c'est par le langage qu'il parvient à comprendre comment le monde
s'articule et à mieux se comprendre lui-même.
- Socrate cherche à définir les mots (permanence du sens)
- Platon réfléchit sur leurs relations dans la phrase.
- Aristote réfléchit sur les liens entre les lois logiques et le langage...
- La dialectique des médiévaux.
- La théorie des signes au XVIIIe siècle (Rousseau, Condillac :
les signes du langage sont le fondement de la pensée abstraite et réflexive).
III) D'UN POINT DE VUE PSYCHOLINGUISTIQUE
- Le langage est une activité symbolique qui permet de construire un substitut détachable de la
réalité :
il correspond à une activité symbolique de signification.
- Mais le langage n'est pas "directement" observable, et son accès passe
par les langues dans lesquelles il se réalise.
C'est à travers son apprentissage et son appropriation de la langue, quelle qu'elle
soit, que l'enfant va mettre le langage en fonctionnement et va avoir une activité symbolique de signification :
L'enfant va apprendre à parler en apprenant la langue et en construisant le langage
IV) D'UN POINT DE VUE LINGUISTIQUE
-
Saussure et l'opposition langue/parole
-
Emile Benveniste pose "l'instance du discours".
Il donne du langage la définition suivante :
"Le langage représente la forme la plus haute d'une faculté qui est inhérente à la condition humaine, la faculté de symboliser".
Entendons par là, la faculté de représenter le réel par un "signe" et de comprendre le "signe" comme représentant
du réel, donc d'établir un rapport de "signification" entre quelque chose et quelque chose d'autre".
-
Chomsky introduit la linguistique transformationnelle.
C'est la notion de compétence qui est au coeur de l'activité linguistique :
savoir utiliser une langue en produisant un nombre infini de phrases mettant en oeuvre un nombre fini d'éléments appartenant
à la structure de la langue.
V) D'UN POINT DE VUE DEVELOPPEMENTAL
- Le développement du langage commence dès la naissance et même avant (in utéro).
- Il résulte des aptitudes de l'enfant à symboliser et des stimulations apportées par l'entourage
- Sa construction est étroitement liée à la structuration intellectuelle, motrice, perceptive, psychoaffective de l'enfant
considéré dans sa globalité...
VI) FONCTIONS DU LANGAGE
R. Jakobson (1896-1982), linguiste russe, a défini 6 fonctions pragmatiques de la langue :
1) La fonction expressive ou cognitive
La fonction expressive ou cognitive est centrée sur l'émetteur et montre que le langage sert à informer l’interlocuteur.
2) La fonction conative
La fonction conative impose au destinataire un comportement déterminé.
3) La fonction métalinguistique
La fonction métalinguistique montre qu’on raisonne sur le code.
4) La fonction poétique
La fonction poétique donne une valeur créative au message.
5) La fonction phatique
La fonction phatique a pour but de maintenir le contact entre les interlocuteurs.
6) La fonction référentielle
La fonction référentielle considère le référent (ce dont on parle) comme l’élément central de la communication.
Ordre d'apparition des illustrations représentant la Tour de Babel :
1) Hendrick van Cleef (XVe siècle)
2) Lucas Van Valckenborch (1594)
3) Pieter Bruegel l'ancien (1563)
4) Pieter Bruegel l'ancien
5) Lucas Van Valckenborch
6) François de Nomé (XVIIIe siècle)