"La mémoire de travail est le système de maintien temporaire et de manipulation de l'information nécessaire
pour réaliser des activités complexes telles la compréhension, l'apprentissage et le raisonnement." (Braddeley 1986, 1992)
La mémoire de travail (ou à court terme) permet de stocker et de manipuler des
informations pendant de courtes périodes, lors de la réalisation
d’une activité.
La mémoire de travail est constamment sollicitée dans nos activités quotidiennes.
Pour maintenir en tête certains détails nécessaires pour trouver l'information.
Pour élaborer et comparer les différentes idées qui viennent
à l’esprit, on doit garder en mémoire les avantages et les inconvénients
de chacune des solutions proposées.
Pour comprendre le sens d'une phrase longue, on doit
garder le début en mémoire, le temps de la lire jusqu’à la fin. On
doit retenir le sujet et les compléments qui s’y rapportent. Sans
cela, on arrive à lire la phrase mais pas à en saisir le sens.
- L’administrateur central supervise le fonctionnement de la
mémoire de travail
- Il coordonne l’activité des deux autres sous-systèmes :
la boucle phonologique et le calepin visuo-spatial.
Lorsque nous mémorisons une information pendant une courte
durée, celle-ci peut être lue, entendue, ou ce peut être une image
vue,...
- L'administrateur central permet de réaliser deux tâches simultanément, dont
une nécessite un stockage et l’autre un traitement.
Le nombre des informations à stocker ainsi que le type
de traitement à effectuer varient selon la situation.
Exemple :
Lorsqu'on nous rend la monnaie, on vérifie la somme
rendue. On retient les montants payés et rendus (stockage) et on effectue la
soustraction mentalement (traitement).
- La boucle phonologique maintient en mémoire les informations verbales entendues ou lues.
Exemple :
Lorsqu'on cherche et trouve un numéro de téléphone, on va le répéter
mentalement tout en décrochant le téléphone et en le composant.
- Les informations verbales sont conservées pendant plus ou moins 2
secondes dans un stock. Passé ce délai, les informations commencent
à s’effacer.
- Pour garder les informations plus longtemps, il est nécessaire de se
les répéter mentalement.
Les informations peuvent dès lors être
conservées pendant quelques secondes supplémentaires puis à nouveau
être réintroduites dans le stock et ainsi de suite.
- Le calepin visuo-spatial maintient en mémoire
les informations visuo-spatiales et les images mentales.
- Il est constitué d’un espace de stockage pour les informations visuelles et
spatiales et d’une boucle de répétition.
Exemple :
Pour trouver une pièce de puzzle, on se crée une image jusqu’au moment où
on la reconnait parmi les autres pièces.
Différents processus cognitifs sont déployés afin de mémoriser des informations un court instant.
- Il s’agit de la capacité à remplacer les informations mémorisées
l’instant d’avant afin de les actualiser.
- Le processus fait appel aux notions d’inhibition, de flexibilité et de mise à jour.
- Il s’agit de la capacité à maintenir temporairement les informations
en cours de traitement tout en gérant ou inhibant les sources de
distraction.
Les sources de distraction sont produites par l’environnement ou par nos
pensées et peuvent plus ou moins solliciter notre attention.
Exemple :
Je lis un document. Un collègue entre et me demande un renseignement. Je lui réponds puis reprends ma lecture
à la ligne où elle en était.
- Il s’agit de la capacité à répartir notre attention
entre différentes tâches à réaliser, l’une de ces tâches nécessitant un travail de mémorisation.
Exemple :
En cours, tout en écoutant le professeur, on maintient l’essentiel en mémoire le temps
d’en prendre note.
Exemple :
Lorsque nous sommes en conversation, nous devons retenir ce que
nous avions prévu de dire tout en poursuivant notre discours ou en
écoutant notre interlocuteur.
- Il nous arrive aussi de passer d’une conversation à l’autre en maintenant
le fil de nos idées, même quand nous sommes interrompus.
Exemple :
- Lorsque nous sommes occupés, il nous arrive de nous rappeler que
nous avions quelque chose à faire.
Nous avons alors le choix d’interrompre
la tâche en cours (et réaliser ce que nous avions prévu), de
maintenir notre intention le temps de terminer notre travail ou bien
de la noter.
- L’administrateur de la mémoire de travail est donc amené à gérer
une tâche en cours tout en répondant à cette pensée.
On parle alors de mémoire prospective.
- Les difficultés augmentent avec l’âge et le type d’activités.
- Néanmoins, chez les personnes souffrant d’une atteinte de la mémoire
de travail les difficultés sont plus fréquentes et plus invalidantes.
Ces personnes ne parviennent plus à maintenir et manipuler
des informations pendant un court laps de temps ou pendant la
réalisation d’une tâche, ce qui engendre de réelles incapacités dans
leur quotidien : tenir une conversation, comprendre un texte, prendre
note, calculer mentalement...
Elles se manifestent par des difficultés à maintenir pendant quelques
secondes des informations verbales.
Elles se manifestent par des difficultés à maintenir pendant quelques
secondes des informations visuo-spatiales ou imagées.
Elles se manifestent par des difficultés à :
- mettre à jour une information
- résister à une interférence provenant de l’environnement ou
d’une pensée.
- réaliser deux activités en même temps
Exemple :
perdre le fil de ses idées dans une conversation.
Exemple :
J'ai oublié les clés de la boite à lettres. Je fais demi-tour, rentre chez moi. Dans l'entrée,
je pense que je dois mettre une lessive en route… et ne sais plus ce que j'étais venu
chercher.