1) Le langage est, avant tout, un moyen pour communiquer ses besoins, ses sentiments.
2) L'enfant parle parce qu'il désire communiquer
3) Il est important d'imiter l'enfant
4) Se mettre à la hauteur de l'enfant
5) Inviter l'enfant à prendre son tour de parole
6) Le parent doit interpréter les messages de son enfant
7) Quand l'enfant vient dire quelque chose
8) Pas de pression excessive
9) Attention à la tétine "SUCETTE SYSTEMATIQUE"
10) Attention au niveau sonore
I) DE LA NAISSANCE A 6 MOIS
- Parlez calmement, tendrement à votre bébé. Placez-vous le plus possible bien en face de lui.
- Chantez-lui des comptines.
- Riez avec votre bébé.
- Expliquez-lui les bruits qu’il entend.
- Nommez les personnes et les choses qui l’entourent.
- Racontez-lui ce que vous faites.
- Evitez la tétine, laissez-le prendre le pouce s’il le désire.
De 0 à 3 mois
- Faites–lui découvrir le plaisir du langage pendant la toilette, le change, le biberon, pour le calmer, le bercer
- Montrez-lui que l’on communique déjà avec le sourire, le regard, les mimiques, les caresses, la voix.
De 3 à 6 mois
- Ecoutez bien votre bébé et répondez-lui, vous allez ainsi lui apprendre qu’on parle chacun son tour.
- L’installer dans un transat, lui parler, lui expliquer ce qu’il fait et ce que vous faites et les choses qui l’entourent.
Livres
- Livres en tissu, en plastique (livre-bains) ou en carton très épais.
- Laissez le bébé lécher, mordiller, lancer, taper le livre. C’est le plaisir sensuel qui prime, le livre est source d’expériences sensori-motrices.
II) DE 6 A 12 MOIS
- Modulez votre voix et ses intonations : cela plait au bébé et lui permet de mieux comprendre et utiliser le langage.
- Faites découvrir le plaisir de communiquer, favorisez toutes formes d’échanges (regard, grimaces, rires, sourires)
- Attention à la télévision qui se transforme en ambiance sonore et qui isole, ne favorisant pas une communication réelle.
- Le plus tôt possible, lisez des petits livres en carton ou tissu à votre bébé.
De 6 à 9 mois
- Profitez de ce qu’il regarde, touche, pour lui raconter ce qu'il se passe.
- Encouragez-le dans ses petites expériences, il apprend les causes et les effets, les choses qui sont pareilles et différentes.
De 9 à 12 mois
Le bébé a besoin de sentir qu’il est écouté et compris, il est donc important:
- de jouer
- de dire le nom des choses qui l’intéressent
- de traduire avec des mots ce qu’il veut exprimer par ses mimiques, en vous montrant ou en émettant des syllabes.
- Utiliser l’humour.
- Dosez les activités : ni trop longues ni trop nombreuses.
- Créer un univers reposant.
- Etre attentif à son comportement qui indique son état de fatigue.
- Le laisser choisir son doudou.
Livres
- Sous la surveillance d’un adulte, proposer des magazines à manipuler, à déchirer.
- Petits livres en carton épais.
- N’hésitez pas à raconter, l’enfant est capable d’attention conjointe, il peut écouter et regarder quelques instants et :
Il aime qu’on lui raconte les images. Il aime les voix de sa maman, son papa, ses frères et sœurs.
Il aime avoir ses parents près de lui
Il comprend de plus en plus que le monde est fait de choses et de personnes bien intéressantes.
III) DE 1 A 2 ANS
De 12 à 18 mois
- Le bébé comprend que les sons de la parole ont un sens :
Recevez avec émerveillement ses premiers petits mots se limitant à
une syllabe.
- Si vous essayez de le comprendre, si vous lui donnez le mot juste dans votre réponse sans lui demander de répéter
et si vous replacez le mot corrigé dans une petite phrase, il apprendra tout doucement et naturellement.
- Parlez au bébé correctement, en employant des mots simples mais pas simplifiés.
- Parlez avec lui des couleurs et des formes que l’on voit sur les magazines et dans l’environnement, cela l’intéresse énormément.
De 18 mois à 2 ans
- Enrichissez son vocabulaire, c’est important de lui parler de plein de sujets différents :
de ce qu’il doit faire, de ce qu’il ne peut pas faire
et surtout parlez-lui de ce qui est beau, de ce qui est bon, de ce qui l’intéresse
de ce qu’il voit dans un livre ou catalogue.
- Expliquez-lui les mots qu’il ne comprend pas.
- S’il prononce mal, donnez-lui la forme correcte du mot, sans l’obliger à répéter.
- C’est important qu’il entende différents modèles de phrases :
des phrases qui donnent des ordres, qui posent des questions, qui décrivent, qui expriment des sentiments.
L’enfant doit bien sentir que c’est un plaisir de parler.
L’encourager et le féliciter quand il réussit quelque chose.
Continuez de commentez tout ce qu’il fait pour montrer votre intérêt et favoriser le développement de son langage.
Livres
- Livres en carton, en tissu, petits magazines pour enfants, coloriages, imagiers.
- Il commence à tourner les pages du livre, il va commencer à appréhender de mieux en mieux les images et faire le lien entre
les objets qu’il connaît qu’il touche et manipule et leur représentation sur l’image (en 2 dimensions).
- L’enfant va commencer à pointer du doigt, il prend plaisir à ce qu’on lui nomme les personnages et les choses, il aime qu’on
raconte, qu’on recommence, il aime le chacun son tour.
- Il découvre son propre corps en tournant les pages, en bougeant les doigts pour tenir le livre.
- Il s’intéresse de plus en plus aux mimiques, aux grimaces, aux sentiments.
IV) DE 2 A 3 ANS
- A cet âge l’enfant est très curieux, s’intéresse à tout, pose beaucoup de questions, il est important de prendre le temps de
lui répondre.
- Apprenez-lui à dire, à raconter, aidez-le à préciser sa pensée et ses sentiments.
- Il réclame de l’autonomie il est donc important de lui donner la possibilité de faire seul, pour l’aider à grandir.
- Il est normal qu’il ait encore du mal à articuler certains sons, toujours lui donner le modèle en répétant vous-même le mot
corrigé dans une phrase, sans l’obliger à répéter, le plus important est de continuer à discuter et qu’il entende le mot
correct.
- Encouragez-le à abandonner le biberon, le pouce ou la tétine pour ceux qui les utilisent encore.
Livres
- Livres pour enfants, faites confiance aux éditeurs pour les tranches d’âge
- Magazines pour enfants, coloriages, imagiers-photos.
V) DE 3 A 4 ANS
- Racontez et lisez des histoires.
- Lisez seul devant eux, les enfants sont sensibles à l’exemple.
Livres
- Livres pour enfants, faites confiance aux éditeurs pour les tranches d’âge
- Magazines pour enfants, coloriages, imagiers-photos.
C’est bien si vous avez un peu de temps chaque jour pour regarder ensemble un livre, un imagier :
- L’enfant devient capable d’identifier les évènements et les actions sur les images, il fait le rapprochement entre son histoire
, son vécu et ce que racontent les images.
- Il développe son imaginaire, il fait des liens, il partage de plus en plus d’émotions avec ses parents.
- Il aime toujours qu’on lui parle, qu’on lui raconte, qu’on lui explique.
- Il découvre le caractère créatif de la langue, il joue parfois avec les mots.
- Il est de plus en plus capable de tenir compte de l’autre, de sa pensée, de sentiments autres que les siens.
- Il est en marche vers le langage écrit : il éduque son œil, il découvre avec bonheur une histoire, il s’intéresse aux lettres.
VI) DE 4 A 6 ANS
- Racontez et lisez des histoires
- Enrichissez son vocabulaire.
Livres
- Toujours et continuez de faire confiance aux éditeurs.
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VII) CONSEILS SUPPLEMENTAIRES
1) Le langage est, avant tout, un moyen pour communiquer ses besoins, ses sentiments.
2) L'enfant parle parce qu'il désire communiquer
- L'enfant doit avoir besoin de communiquer, de parler.
- Pour lui la communication doit être un outil indispensable pour être compris de son entourage.
Un enfant qui ne ressent pas la nécessité de parler, ne parlera pas.
- Ainsi, il ne faut pas toujours aller au-devant des besoins et désirs de l’enfant,
mais l’amener à exprimer son désir (il peut pleurer par exemple pour exprimer sa faim, un mal de ventre, un rôt, une incommodité).
Le parent apprend ainsi à comprendre les pleurs, mimiques, gestes puis mots de l’enfant et à y répondre en même temps
que l’enfant découvre qu’il est nécessaire de communiquer pour obtenir ce qu’il veut en même temps qu’il prend confiance
en ses moyens d’action sur l’adulte.
- Au début l’enfant n’a pas conscience de communiquer mais il le comprend au fur et à mesure des interactions jusqu’à
avoir un rôle actif sur autrui.
- Toutes les situations de la journée sont des occasions pour parler avec l’enfant.
Le parent doit commenter ses actions
à voix haute : il s’agit d’une traduction simultanée des actions en parole et une occasion de fournir à l’enfant un
bon modèle verbal. Commentez aussi les actions de l’enfant.
3) Il est important d'imiter l'enfant
- Le parent doit copier les sons, les actions, les expressions de son enfant.
Ainsi il attire son attention et confirme ce qu’il sait déjà en même temps
qu’il lui donne la notion d’imitation.
- Le parent doit se montrer attentif à ce que l’enfant veut dire, c’est important.
L'enfant a des choses à dire et au parent de montrer que cela l’intéresse.
L’enfant ressent alors un sentiment de confiance en soi, de réussite qui le pousse
à recommencer et l’aide à progresser.
4) Se mettre à la hauteur de l'enfant
- Se mettre à la hauteur de l'enfant ou le mettre à notre hauteur et le regarder. Ainsi l’enfant saura que le parent
prend le temps de l’écouter vraiment.
- On peut ainsi mieux capter ses initiatives de communication et lui laisser
voir notre visage pour lui fournir des indices visuels importants.
5) Inviter l'enfant à prendre son tour de parole
- Ce sera dans un premier temps un tour de rôle, de communication non verbale.
- L’enfant doit apprendre qu’il a droit à son tour, pour pouvoir comprendre la notion de participation à un tour de rôle
dans la conversation.
A cet égard, les jeux les plus intéressants sont ceux de type : imitation de mimiques, de gestes,
sons ; jeux de mains, comptines, jeux de balle ou voiture que l’on se renvoie, jeux de mains posées l’une sur l’autre.
- Inviter l’enfant à prendre son tour de parole lorsque celui-ci lui revient
- Laisser à l’enfant le temps de répondre
- Avoir une répartition égale des tours
- Faire preuve d’enthousiasme, de plaisir en rendant la conversation attrayante et amusante : l’adulte doit être un
interlocuteur intéressant.
- En même temps qu’on accordera à l’enfant le temps de répondre, il faudra l’inviter à ne pas manquer son tour
de parole.
Cette invitation doit être marquée dans le temps par une pause pouvant être accompagnée d’une incitation
corporelle de la part de l’adulte. Signes corporels situés au niveau
a) des yeux : en les écarquillant ou en haussant les sourcils
b) de la bouche : le sourire est toujours encourageant et positif pour l’invitation à l’échange,
l’ébauche orale de mots montre aussi à l’enfant que l’on attend quelque chose de lui
c) du corps : mouvements des épaules, des bras, des mains peuvent encourager l’enfant.
Le parent attirera et gardera l’attention de son enfant si sa voix et sa communication corporelle sont vivantes et de
nature à l’intéresser.
6) Le parent doit interpréter les messages de son enfant
Le parent doit essayer par tous les moyens de comprendre son enfant :
- En se servant du contexte, en posant des questions, en faisant des hypothèses, en répétant ce qu’il dit avec une
intonation interrogative.
- Si le parent ne comprend vraiment pas malgré tous les moyens mis en œuvre, l’enfant se sentira moins frustré de ne
pas avoir été compris.
- Par contre ne jamais faire semblant de comprendre car l’enfant le découvrira et perdra le goût de parler.
7) Quand l'enfant vient dire quelque chose
- Le parent doit s’intéresser à ce qu’il dit et ne jamais interrompre le message.
- Il faut toujours le laisser finir sa phrase avant de la reformuler, ceci est moins frustrant pour l’enfant. Etre interrompu
à chaque mot lasse l’enfant et le pousse à réduire l’échange ou n’utiliser que les mots et structures de phrases qu’il
maitrise le mieux.
- Ne pas exiger que l’enfant répète, mais c’est au parent de répéter le mot mal dit par l’enfant en l’incorporant dans
une petite phrase.
- Le parent doit privilégier les questions ouvertes en lui laissant le temps de répondre et éviter les questions
fermées nécessitant un Oui ou un Non comme réponse.
- Parler à son enfant avec une prononciation et une structure de phrases normales.
- Il est important de répondre à toutes ses questions « comment ? » « pourquoi ? » car l’enfant apprend beaucoup de
cette façon (vocabulaire, syntaxe).
8) Il ne faut pas de pression excessive
- Plus on insiste pour faire parler un enfant, moins il aura envie de parler.
- Ne pas dire à l’enfant de parler plus lentement, de prendre son souffle ou de penser à ce qu’il va dire avant de parler.
Si l’enfant sent que le parent prend le temps de l’écouter il parlera de façon détendue.
- Attention à la télévision qui crée un bruit de fond pouvant énerver, obliger à parler plus fort ou plus vite ou à ne
pas parler pour ne pas déranger celui qui écoute la télévision.
- Par ailleurs, il est normal qu’un parent n’ait pas toujours le temps d’écouter son enfant, il suffit alors de lui dire
au lieu de faire semblant de l’écouter ou de lui dire qu’il est fatigant.
- Ne jamais forcer l’enfant à parler, surtout devant les personnes étrangères, quand il est fatigué ou énervé.
- Ne jamais ridiculiser l’enfant, ne pas le punir pour du langage ou se mettre en colère.
- L’enfant doit être en contact d’autres enfants ou d’autres adultes.
- Ne pas le comparer aux autres enfants.
- Le langage doit être une source de plaisir, l’enfant doit être dans le plaisir de la communication.
Ainsi, par exemple, si le parent ne parle à son enfant que pour lui donner des ordres ou faire des commentaires
négatifs « va te coucher, range ta chambre, mange, dépêche-toi… », l’enfant suivra alors les consignes mais il est
fort probable qu’il ne trouvera aucun plaisir à parler.
- Lui parler de choses intéressantes et affectueuses, prendre le temps de participer à ses jeux.
9) Attention à la tétine "SUCETTE SYSTEMATIQUE"
Si la maman donne la sucette (ou à manger) de façon systématique à son nouveau-né, dès qu’il pleure :
- Le bébé ne peut pas s’exprimer, et donc ne peut faire l’expérience des différents cris d’appel.
Or pour le bébé, les cris sont le seul moyen de s’exprimer oralement. La mère est très rapidement capable de les
différencier pour leur donner une réponse appropriée. Cette réponse sera certainement du type : changer le bébé, lui
donner à manger, le prendre dans les bras...
- Le bébé comprendra moins facilement que ses productions vocales ont une valeur communicative puisqu’elles ne génèrent pas de
réactions différenciées.
- Le bébé percevra moins vite qu’il a un interlocuteur qui comprend ses messages.
Il ne bénéficiera pas des épisodes de pré-conversation qui sont particulièrement importants pour le développement du langage.
- La succion, encouragée et pérennisée par la sucette, limitera ses expériences motrices plus fines et peut gêner la précision
des praxies oro-faciales.
La problématique résulte plus de l’utilisation qu’en font certaines mères que de la sucette en elle-même, certains ont
parlé de "sucette-bouchon".
10) Attention au niveau sonore
- Une ambiance sonore excessive, de par la radio, télévision, jeux vidéo ou une tendance familiale à parler trop fort et à
ne pas gérer les tours de parole, est préjudiciable à un bon développement langagier.
En effet, le message n’émerge pas suffisamment du bruit de fond.
L’information « brouillée » gêne le bébé dans sa catégorisation des sons puis dans l’accès au sens.
- Ultérieurement, l’enfant risque de forcer sur sa voix pour surpasser le niveau sonore et de prendre de mauvaises habitudes
de fonctionnement vocal.
On trouve les conseils de cette page dans :
- Dialogoris : Les bilans orthophoniques précoces. La prévention. Pour l’enfant de 0 à 4 ans et sa famille. de P. Antheunis,
F. Ercolani-Bertrand, S. Roy- Orthophonistes. Ed Com-Médic.
- Un dossier de prévention orthophonique "Parents, votre enfant apprend à parler"
réalisé par N. Denni-Krichel, orthophoniste depuis 1974 chargée d’enseignement des orthophonistes à la faculté de
médecine de Nancy, présidente de la Fédération Nationale des Orthophonistes.de 2004 à 2013 ; livret enrichi d’exemples,
destiné aux parents et édité par Ortho-Edition.
- A noter : Les journées orthophoniques de prévention du langage ont lieu tous les ans le 10 octobre (soit le 10.10, journée
des Dys : pour dysphasie, dyslexie, dysorthographie, dysarthrie, dyscalculie, dysgraphie, dysphagie, dyslalie, dysphonie,
dyspraxie...)